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Réseaux de Santé :

LA CNR* SE MOBILISE.

Lettre ouverte au Président de la République, Monsieur Jacques Chirac..
jeudi 1er février 2007.


*CNR Coordination Nationale des Réseaux.

Les réseaux ont une histoire. Depuis maintenant vingt ans ils essayent de pallier les déficits criants du dispositif de santé et y sont souvent parvenus. Leur force a été leur capacité d’innover, souvent dans un cadre bénévole et militant en raison de l’incapacité des tutelles de comprendre une logique qui dépassait le soin pour envisager les intrications médico-sociales des problèmes de santé (leur demande d’un droit au logement des plus défavorisés ne date pas d’hier, demande qui s’appuyait aussi sur le constat que cette prise en compte, en améliorant les situations individuelles, débouchait sur des économies par rapport à sa scotomisation).

La loi du 4 mars 2002 a institutionnalisé les réseaux de santé, mais la définition très ouverte qui en était donnée s’est trouvée réduite par la DRDR à des cadres où la diversité des situations, des besoins et des solutions locales s’est vue niée au profit d’une vision très française d’un modèle unique vidé de sens (le projet global disparaissait derrière une liste de cases à remplir) qui devait pourtant être suivi pour être financé.

Près de 15% des professionnels de santé se sont investis dans ces actions innovantes -investissement rarement rencontré dans le monde libéral hors de la santé. Il témoigne à la fois des réserves de dynamisme et de créativité de ces professions et aussi, malheureusement, de leur souffrance (seul un malaise généralisé est capable d’induire un tel engagement, les enquêtes révèlent 25% de burn-out chez les professionnels de santé). Contrairement à leurs attentes, le pilotage du dispositif initialement à l’écoute des promoteurs et des acteurs des réseaux s’est rapidement rigidifé, opposant des référentiels et aboutissant, pour beaucoup de réseaux préexistant aux dotations DRDR, à une interrogation sur l’intérêt de poursuivre dans cette voie.

Comme d’habitude en France l’échec de la conduite d’une politique de changement est renvoyé comme une responsabilité des acteurs alors que le problème était bien l’accompagnement de ce changement et la souplesse qu’il demandait pour répondre à la diversité des situations locales. La réaction, au lieu de tirer les leçons de cette expérience, oscille entre une rigidification du dispositif qui accentuera les problèmes et une suppression pure et simple du dispositif.

La pétition de novembre 2006,[Lettre ouverte] déjà signée par près de deux cents réseaux, est née spontanément de l’annonce d’une réduction de 20% de la DRDR de l’année. Si l’impact de cette réduction sur les réseaux existants a pu être limité grâce à une intervention auprès du cabinet qui a rapidement apporté sa garantie à ces maintiens, il a coupé la dynamique de beaucoup de réseaux qui s’étaient engagés avec ou sans le soutien du FAQSV. Il envoie un message fort et dissuasif à ceux qui seraient tentés mais qui n’ont pas encore fait le pas. Si l’année 2006 a été difficile, l’année 2007 sera celle de tous les dangers, avec une enveloppe d’un FIQCS totalisant les budgets 2006 complets du FAQSV et de la DRDR, mais avec des missions étendues ne garantissant pas le développement des réseaux de santé ainsi qu’une absence de visibilité de l’évolution des contraintes imposées aux réseaux et des espaces de liberté offerts à la fois aux acteurs et à leurs tutelles (le rapport de l’Igas est plutôt inquiétant).

Aujourd’hui déjà, la quasi totalité des réseaux arrivés au bout de leur financement FAQSV se voit confronté à un intérim qui, pour eux, signe une mise à mort. Est-il possible d’envisager un tel mépris pour des acteurs qui se sont engagés dans des voies où on les avaient orientés et qui se trouvent brutalement laissés pour compte ? Ce conditionnement négatif laissera des traces.

A côté de ces restrictions budgétaires se développent des projets somptuaires comme le DMP dont les échéances priment la fonctionnalité, risquant de ce fait de décourager les utilisateurs alors que sur le fond l’intérêt d’un dossier communiquant est indiscutable.

Le système de santé traverse une crise grave qui ne pourra être réglée par les réformes cosmétiques et les transferts de charge auxquels nous sommes confrontés. La nécessité d’une réorganisation des acteurs avec une transformation de leurs missions les élargissant du soin à la santé fait l’unanimité. En ce sens les réseaux restent un exemple qui n’a pas été dépassé.

Dans ce contexte, la nécessité d’une représentation nationale et régionale des réseaux devient cruciale. Le projet de texte concernant les réseaux qui devrait être soumis prochainement à la concertation, pourrait ouvrir cette possibilité. Aux réseaux de la saisir.

Réagissez en ligne sur notre "blog" - Innovations en santé Dr Philippe Chossegros - Président de la CNR [06 09 78 68 38] - p.chossegros@wanadoo.fr


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