Archives mensuelles pour septembre 2006

Alexis de Tocqueville (19eme siecle) :

� Apr�s avoir pris ainsi tour � tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir p�tri � sa guise, le souverain �tend ses bras sur la soci�t� tout enti�re ; il en couvre la surface d’un r�seau de petites r�gles compliqu�es, minutieuses et uniformes, � travers lesquelles les esprits les plus originaux et les �mes les plus vigoureuses ne sauraient faire jour pour d�passer la foule ; il ne brise pas les volont�s, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse � ce qu’on agisse ; il ne d�truit point, il emp�che de na�tre ; il ne tyrannise point, il g�ne, il comprime, il �nerve, il �teint, il h�b�te, et il r�duit enfin chaque nation � n’�tre plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. �

En relisant Tocqueville je suis tomb� sur cette vision proph�tique de l’�poque que nous vivons; une triste �poque d’abandon, de r�signation et de servilit�.
Les hommes libres ne doivent pas seulement combattre la brutalit� des mauvais r�gimes, celle qui s’attaque aux corps et qui les d�membre, �a c’est facile si je puis dire, la moral, l’honneur, les principes, tout nous pousse � nous lever pour r�sister � cette forme de brutalit�…les hommes libres doivent faire face � bien pire, au mur invisible de la tyrannie sur l’esprit…celle qui vous prive meme de la possibilit� de se penser libre et de s’extraire du cocon mental dans lequel nous avons �t� jet�s.
Il faut parfois aller tr�s loins pour extirper le mal qui prend tous les visages possible pour nous �garer, meme celui de la libert� et de la d�mocratie, ce mal est � rechercher en nous, nous sommes l’hote bienveillant qui lui ouvre la porte pour lui dire « entre », cette porte qui s’ouvre � la tyrannie c’est la lachet�, l’egoisme, la mesquinerie dont nous sommes tous capable et qui fait le lit des tyrans.
Notre �poque.