Bush et la science…ça fait deux !

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Le numéro deux du ministère de la santé américain (Surgeon General) vient de révéler qu’il avait fait l’objet de pressions pour ne pas aborder des sujets comme la contraception ou les cellules souches.
De la part de l’administration Bush c’est un peu habituel hélas…De nombreux scientifiques on eu a taire voir a abandonner certains de leur travaux car ils déplaisaient à la ligne politique du pouvoir, ce qui est une première dans un pays démocratique.
Depuis 2002, nombre de scientifiques se sont plaints de l’ingérence du gouvernement Bush dans la science, ingérence qui aurait atteint un niveau inégalé dans l’histoire :

  • les études tendant à prouver que le réchauffement est bien réel sont marginalisées, et les budgets consacrés à l’environnement sont de toutes façons réduits (voir ce texte)
  • les études qui appuient une future réglementation des pesticides et autres produits toxiques sont écartées ou systématiquement mises en doute.
  • Si on parle de maladies transmissibles sexuellement il faut de préférence parler d’abstinence plutôt que de condom.
  • Jusqu’au sein de l’administration elle-même, des organismes comme la NASA ou la National Oceanic and Atmospheric Administration ont été pris à partie pour avoir muselé certains de leurs propres scientifiques ou retardé sciemment la publication de certaines données.

Une lettre a été signée par 48 Nobel et des rapports ont été publiés par des organismes scientifiques neutres ou engagés, comme l’Union of Concerned Scientists pour dénocer cet état de fait sans précédent.

Je ne peux pas m’empecher d’évoquer aussi toutes les fausses sciences et autre balivernes créationistes qui ont repris du poil de la bête depuis l’arrivée des neo-cons aux affaires, je pense par exemple à la supercherie de l’intelligent design qui remet en cause les données les plus récentes en matière de biologie et tente de s’imposer dans l’enseignement…

Quand la politique s’occupe de la science c’est toujours un peu de liberté en moins et beaucoup d’ignorance en plus… A méditer.

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WASHINGTON (Reuters) – Un ancien secrétaire à la Santé (« chirurgien-général ») du président américain George W. Bush a accusé mardi l’administration de l’avoir censuré sur plusieurs dossiers, notamment celui des cellules-souches.

« Tout ce qui ne rentre pas dans le cadre du programme idéologique, religieux ou politique des responsables au pouvoir est ignoré, marginalisé, ou tout simplement enterré« , a estimé le docteur Richard Carmona devant une commission de la chambre des représentants.

Carmona a été le premier secrétaire à la Santé nommé par George W. Bush, et a occupé ce poste de 2002 à 2006.

« Le problème de cette démarche, c’est qu’en matière de santé publique, tout comme en démocratie, il n’y a rien de pire que d’ignorer la science, ou d’en marginaliser l’expression pour des raisons dépendant de l’orientation politicienne. Le rôle du chirurgien-général est d’être le médecin du pays, pas celui d’un parti politique« , a-t-il ajouté.

Carmona a affirmé que les responsables de l’administration Bush avaient censuré ses discours et l’avaient empêché de s’exprimer publiquement sur certains dossiers, dont la recherche sur les cellules-souches, la contraception et ses doutes quant à la politique gouvernementale de limiter l’éducation sexuelle à la promotion de l’abstinence.

Ces déclarations surviennent alors que le sénat américain doit tenir jeudi une audience à propos de la nomination du docteur James Holsinger en remplacement de Carmona, qui a été autorisé à achever son mandat en l’absence d’un remplaçant.

Des militants des droits homosexuels ainsi que plusieurs démocrates de premier rang ont critiqué Holsinger, estimant qu’il avait publié des écrits hostiles à l’homosexualité, mais la Maison Blanche estime qu’il a les qualifications requises.

Le porte-parole de la Maison Blanche Tony Fratto a déclaré que Carmona avait reçu le pouvoir nécessaire, et qu’il avait eu le devoir de guider les Américains sur les questions de santé.

« Nous serions déçus s’il a effectivement échoué à utiliser l’ensemble des possibilités de sa fonction pour défendre les dossiers dont il estimait qu’ils étaient dans l’intérêt du pays. Nous estimons que le docteur Carmona a reçu le soutien nécessaire pour mener à bien sa mission », a déclaré Fratto.

OBJECTIFS POLITIQUES, IDEOLOGIQUES, RELIGIEUX

Les cellules-souches sont considérées par de nombreux scientifiques comme un domaine de recherche prometteur sur le plan médical. Mais les détracteurs du projet le jugent immoral, car il rend nécessaire la destruction d’embryons humains.

Carmona a déclaré qu’on l’avait également empêché d’évoquer publiquement les fondements scientifiques de la recherche sur les cellules-souches afin de permettre au peuple américain d’en mieux comprendre les enjeux.

Il a ajouté que la majeure partie du débat à ce sujet avait été orientée par des objectifs politiques, idéologiques ou religieux.

« J’ai été bloqué à chaque étape. On me disait que la décision avait déjà été prise, ’sois discret, n’en parle pas’ », a-t-il rapporté.

Carmona et deux de ses prédécesseurs, les docteurs Everett Koop et David Satcher, ont appelé à une plus grande indépendance de la fonction.

« Les interférences des politiques avec le travail du chirurgien-général semblent avoir atteint un niveau supérieur avec cette administration« , a estimé le député Henry Waxman, démocrate de Californie qui dirige le comité devant lequel Carmona a témoigné.

« Le public attend d’un chirurgien-général qu’il soit protégé des pressions politiques et qu’il puisse exprimer son point de vue professionnel, basé sur les faits scientifiques les mieux documentés. »

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